Eux ( 2015)
fdklgjdfgkldsfom



















17 tirages anonymes d’époque pliés, marie-louise découpe laser, 24x32cm chacun
introduction à la série EUX:
Elle s’était arrêtée net sans prévenir, au milieu de nulle-part, lasse de cette perpétuelle ascension. Le soleil allait apparaître, l’autre finit par en profiter.
La mer d’huile qui semblait s’offrir à eux, dans le pli de la nuit, sous leurs pieds juste-là en contrebas, se décollait en temps réel. Cimes de pins à perte de vue, heure bleue, l’horizon n’a qu’à bien se tenir. Sans préavis il craque, viva la distension. Juste le temps de plisser les yeux, reprendre leur souffle une escale tu pouvais bien leur accorder ça. Planqués dans la falaise ils auraient fini par trouver leur place, se fondre dans le décor. Histoire de se faire oublier, changer de point de vue, faut faire gaffe à cette altitude tout se contracte, se tord. Les perspectives comme le temps c’est pareil, on ne peut rien y faire, adret en joue, tu vises et sans prendre garde le vide s’immisce: ils disparaissent. Avancer coûte que coûte. Ils t’avaient pourtant demandé de surveiller leur trajectoire mais tout t’éblouit à cette distance, alors tu bascules la tête. Ressaut, éboulis, ouvala, fondu au blanc. Faudrait reprendre ses esprits sinon comment expliquer un tel vertige, ça se rabat de l’intérieur, avalanche en retour accéleré, le paysage se tape une hypoxie. Impossible de regarder les choses se transformer sous tes yeux, sans en prendre part tout bouge c’est très instable comme terrain. Pas forcément hostile juste en transition, comme la campagne à travers la fenêtre d’un TER quand, d’un coup d’index, tu penses encore pouvoir saisir la scène dans son entier.
Ils refusaient l’idée d’être contraints à un périmètre, prisonniers du cadre, se faire voler cet instant qui leur était propre. Cela les regardait après tout, ne concernait qu’eux. Et les éléments. Ubac donc, sans laisser trace, ils préférèrent prendre la tangente le maquis sur la pointe des pieds, pour mieux disparaître encore.
Ils comptaient ne pas en être, ça tombe bien, à défaut de te nourrir parfois l’environnement t’absorbe, et le paysage lui-même finit par te rayer de la carte.